Il y a des jours comme ça…

Dimanche, 14h, mal aux cheveux, haleine fétide et yeux injectés…

après des flots de café et d’efferalgan effervescent vitaminé

j’entrouvre les rideaux, et s’offre à moi le spectacle d’un ciel couvert

prêt à cracher des litres de pluie, rompant avec le beau temps quasi estival

de ces quelques dernières semaines…

Bref, tous les éléments été réunis pour aller au cinéma

et choisir un film « tout public »

si possible en vf, les sous-titres ça fatigue

et puis faut pas vomir les 2 litres de café pré-cinématographique dominical

ce genre d’action fait toujours désordre…

Et mon choix fut « les vacances de Mr Bean »

deuxième volet des aventures de cet anglais maladroit et physiquement malmené par dame nature.

La caféine n’est plus suffisamment présente dans mon organisme

et j’ai envie de nicotine en grande dose

l’attente de la séance est insupportable, des gosses qui braillent (pléonasme.. ?)

du pop-corn, du coca et des parents stressés…

Une fois installé confortablement dans une salle surbondée

et les bandes-annonces des futurs navés passées,

l’action commence.

Et mr Bean est tel qu’il l’a toujours été…

gaffe, grimace, et regaffe et regrimace…

caméscope au point il traverse la France pour se rendre à Cannes

destination de rêve pour tout non-cannois au QI inférieur à 12

et pendant 1h20 c’est quiproquos sur quiproquos

la finesse n’été pas attendu, et pas de surprise, elle n’est pas là.

Et puis quand je commence à en avoir marre de la gueule de bean

du marmot derrière qui tape du pied dans mon fauteuil

du voisin en dépression pour cause de manque de pop corn

et autre aléa de l’entertainment

Arrive un instant magique, incroyable

lors de l’avant-première d’un film au festival de cannes

Mr bean enfermé en salle de projection passe son film de vacances,

en lieu et place du film d’origine mais en gardant les commentaires audio de ce dernier

en pleine crise de panique il n’arrive pas à arrêter son caméscope

et maladroitement passe du mode ralenti au mode vitesse accéléré.

et là forcément la vidéo de vacances colle parfaitement aux commentaires audio.

Ce passage est un pied de nez gigantesque à la masturbatoire dominance pycho-culturelle

de bon nombre de réalisateurs hautins, pédants et sans talents

une critique acerbe de l’ambiance cannoise et de son festival

qui je vous le rappelle fête sa 60éme édition cette année

Et là pendant un cours instant, on se dit que le cinéma n’est ni un art ni un divertissement,

c’est un combat !

Ce n’est pas évident de conceptualiser la lutte de Bean contre l’industrie cinématographique

mais ça sauve ce film d’une supposée noyade.

mais bon, malgré tout c’est le spectateur qui se noie sous les tristes et télécommandés rebondissements

des aventures de bean pendant 1h20, avant de pouvoir sortir la tête de l’eau pour ces 10 minutes

qui paraissent du coup quasi-jouissive.

On attend d’un film d’auteur, ou d’un documentaire engagé beaucoup de choses

mais quand on n’attend rien d’un film, et que finalement un petit quelque chose arrive

c’est toujours sympathique.

N’allez pas voir ce film,

ce n’est pas utile

sauf s’il pleut

et que vous avez une gueule de bois

grosse comme une Austin mini

Photos associées: