États d'âmes
Douce France
Wladimir Poutine / 12/02/2009
J'ai reçu ça d'un pote rider, alors je fais tourner. En espèrant que ça ne se passe pas vendredi 13 au concert de Bobif et KIKI. Mais en gardant en tête que ça se passe en France en 2009

Vite fait, pour informer ceux qui n'étaient pas là et pour relayer l'info, voila ce qui s'est passé ce jeudi 22 Janvier à Limoges.
Faites passer l'info svp, n'ayant pas les adresses de tout le monde.


Un sound system s'organise au Teddy Bear, rue Delescluze à Limoges. A la base le sound-system se fait en soutien aux supporters Bordelais "emprisonnés injustement" comme le dit l'affiche qui annonce la soirée.Tout se passe bien, il y a une super ambiance, le bar est bondé, on est plusieurs à passer des vinyles, il est 23H environ et la soirée s'annonce bien, le son n'est pas trop fort et l'ambiance bon enfant.

Vers 23H30, du fond du bar, derrière les platines et face a la piste de danse, N, B, et moi voyons 2 flics, suivi de 2 autres essayant de se frayer un passage dans le bar, tonfa a la main, dans notre direction. A partir de la, les flics chopent violemment un gars qui dansait tranquillement, lui mettent les menottes et se mettent à hurler "tu te calme! Tu te calme!!", paradoxalement le gars n'oppose aucune résistance, et se voit étranglé façon savate par les keufs. Forcément on bouge vers les flics pour demander des explications, tout le bar ne pige plus rien, on veut s'expliquer, se demandant ce qui se passe pour justifier une arrestation façon "on a chopé le cartel"... Les gens veulent sortir en masse, saisis par l'incompréhension, dehors les collègues qui saisissent la situation nous incitent à rentrer dans le bar histoire d'éviter le grabuge et l'émeute générale. Nous voila parqués dans le bar, tous assez remontés (une quarantaine de personnes, collègues, camarades, amis, gens là par hasard, et heureusement pas d'enfants !).
Ensuite deux trois flics rentrent dans bar histoire de tâter l’ambiance générale. Forcément ça part un peu dans tout les sens, mais ça reste verbal, ça reste des interrogations, des injonctions aux flics style "mais calmez-vous, c'est inadmissible, que se passe t-il?"...

Mais ayant chopé déjà deux gars, raison de leur venue d'origine apparemment, il reste des places dans les voitures qui arrivent. On ne voit pas bien de l'intérieur du bar mais déjà 4 voitures dont une de la BAC sont là, et d'autres arriveront par la suite. En plus c'est pratique, ils sont venus interpeller deux mecs, et ils se retrouvent dans un bar bondé de "gauchistes", red ou anar, en plus de quelques étudiants, c'est le moment de faire monter les quotas. On dirait les flics du Bopé version beaufs Limousins, remontés à bloc de cc, une gazeuse dans la main, un tonfa dans l'autre. La tension est palpable, le flic ouvre la porte du bar donc, N, qui a bu du jus de fruits toute la soirée, l'interpelle poliment "calmez-vous que se passe t'il, qu'a-t-on fait?"
De là le flic sort un truc du style "qu'est ce que t'as ? Il y a un truc qui va pas? Ya un truc qui va pas? “. Il répète sa deux trois fois en hurlant. Un hippie à ma droite commence a vouloir jouer le Rebel, quelque potes un peu plus en retrait hurlent aux flics de s'arrêter, que oui si ça se passe comme ça, il les attendent parce que effectivement "ya un truc qui vas pas"...De là, ca part, Le hippie se fait tirer hors du  bar par les flics, menotté et embarqué dans une bagnole, puis c'est au tour de N de se faire embarquer, comme ça, pour le plaisir, je sens que je vais y passer aussi alors je tente de garder le sang froid.

C'est le moment de faire du quota, en pleine période de paranoïa terroriste, de manif pro palestinienne et de fêtes en soutien pour des mecs injustement emprisonnés et de surcroit des antifascistes. Ca fait déjà 4 arrestations en un quart d'heure, il n'est peut-être même pas minuit. Dans la panique générale, on sort du bar, les flics sont une dizaine, arnachés comme des guerriers, la haine dans les yeux, gazeuses et tonfa a la main. Il y a 7 bagnoles de flics, gyrophares allumés, sous la pluie, dans la rue Delescluze. Une des rues certainement les plus étroites de limoges, en plein centre ville. Inutile de dire que l’ambiance est Madmaxienne, que un ou deux mecs de l'Uni se rincent l'œil comme il faut et jubilent de leur fenêtre, tandis que Alban, le jongleur, le relou qui vous a emmerdé au moins une fois en soirée, et qui s'avère être la balance des flics, s'est tiré en douce (faire ses valises j'espère pour lui)...


Bref on décide de re-rentrer dans le bar, quitte à être en sécurité. Mais c'est l'inverse qui se passe, je vois un flic arriver de l'extérieur, tonfa a la main vers la porte. Les quelques-uns qui sont a proximité de la porte essaient de la bloquer, je tente de la bloquer avec mon pied sans vraiment comprendre ce que le flic cherche à faire, du moins à ne pas réussir à me résigner au fait que si, il a bien l'intention de nous gazer dans le bar... Le flic s énerve, les deux trois copains qui étaient dehors nous ont dit par la suite que les keufs étaient hyper enragés, et était en train de préparer les matraques pour exploser la vitre du bar, quitte à faire un massacre.
Nous de l'intérieur on sent bien que ça pue, et on préfère arrêter de retenir la porte, les flics entrent alors à 5 ou 6, je me retrouve face à eux, je les vois qui choppent les gazeuses et commencent à parquer tout le monde au fond du bar, comme des moutons, les chaises tombent, les verres se brisent, et le matos de musique ainsi que les disques, alors par terre vont se trouver mal en point, pas autant que les gens.

Je choppe ma meilleure amie en pleurs, et on se cale entre le comptoir et la vitre, histoire de se protéger des jets de gaz lacrymaux.
Ca y est, les flics avancent et gazent pendant un moment, Les gens se mettent a genoux, suffoquent vomissent, pleurent...et les flics ressortent en faisant bien gaffe de refermer la porte sur nous! Histoire de nous faire savourer le parfum et de nous rabaisser. Facon SS... Tout le monde sort, sort, crache etc... Tout le monde est bien choqué, on a encore une fois, rien compris à ce qui se passait, et encore une fois heureusement qu'il y avait pas d'enfants. Tout le monde est en larmes, et la pluie n'arrange pas les choses, même le patron du bar ne capte rien et se rue vers les flics en demandant des explications, j'y vais aussi ; seule réponse du bleu: "je ne sais pas je viens d'arriver"...
Ok, on a tous compris, sadisme gratuit, nouvelle politique répressive, traque aux gauchos, et ce n'est qu'un début...Je pars faire un tour, histoire de me calmer et tenter d'apercevoir le pote dans les voitures qui partait...J'ai mal aux tripes, bien plus qu'aux yeux et  j'ai le cœur en feu, je reviens, je vois quelqu'un a terre, jeans et Adidas, un pote donc, un flic lui appuie sur la nuque avec son genoux le maintien a terre, je vois ses jambes, elles ne bougent pas, il n'y a donc pas de résistance.  Il sera face contre terre, immobile, un flic sur lui, dans la pluie battante, durant 10 minutes avant d'être embarqué. On a l'impression d'être dans une mauvaise série B ou les pourris seraient à donf de coke, ça fait vraiment flipper, les gens pleurent ou sont énervés.

Bon on est a 6 arrestations et il est a peine minuit et demie...et le teddy Bear, c'est Bagdad maintenant. Les flics se barrent, on décide de tous aller au comico. On prend les voitures, on est une vingtaine à se retrouver las bas, témoins lambdas venus porter plainte pour agression. Le patron d'un autre bar est avec nous, on se dirige en masse vers le comico, la grille est fermée, mais on peut voir l'intérieur du comico avec les policiers. Le gérant du W demande a l'interphone de rentrer, pour porter plainte pour agression, on garde tous notre calme, on se pose en tant que victimes. Le flic a l'interphone fait semblant de ne pas comprendre, et en même temps une dizaine de flics sortent du comico, se mettent face à nous derrière les grilles, gazeuses a la main et pas sereins, comme quoi ils sont conscients de ce qu'ils ont fait et s'attendent à une réaction violente qui aurait été légitime.

Mais on la joue tranquille, on leur dit qu’on ne cherche pas les embrouilles, qu'on veut juste faire une déposition, porter plainte et prendre des nouvelles de nos deux potes. Il est 13:36 le lendemain, toujours pas de nouvelles... Bref les flics refusent, ce qui est illégal soit dit en passant... On repart en s'apercevant qu'on est encerclé de bagnoles de flics, postées aux carrefours... sûrement "au cas où".

Suite à ça, on continue la soirée dans un autre bar où on décide de s'organiser d'établir une liste de contacts, de relayer l'info par les journaux locaux, de se faire faire des certificats de santé certifiant du choc de l'agression, physique comme psychologique, d'aller porter plainte, etc...4 iront le soir même aux urgences, à cause de la lacrymo, 2 se seront fait apparemment embarqués alors qu'il était partis porter plainte en solo, et les autres ne dormiront pas de la nuit. 

Je pense avoir relaté la situation assez justement, sans exagérer et sans rentrer dans une complainte anti-keufs, juste la vérité et les ressentis à chaud. Essayer de relayer l'info où vous pouvez, on n'a pas de nouvelles de nos compères mais on peut s'attendre à avoir besoin de soutien. Faites tourner un max, et si j'ai oublié des faits qui pourraient servir, ceux qui étaient la merci de les rajouter. De plus, il est super important d'aller voir le procureur le plus tôt possible, à titre individuel ou en petit groupe de 2/3 et d'expliquer qu'on a pas pu déposer plainte et expliquer le déroulement de la soirée à base de "je suis choqué, je ne comprends pas ", plutôt que "sale flic on va cramer ta mère" ok ;)
 
Le texte exprime bien mon ressenti de la soirée !
Je pense qu'on peut juste rajouter qu'au moment du gazage un groupe d’une vingtaine de personnes a réussi à ouvrir une fenêtre au fond du bar qui donne sur une cour intérieure d'environ 3 ou 4 m carrés! Tout le monde gerbait, pleurait, hurlait, crachait à mort et les flics eux restaient persuadés qu'on s'était tout simplement enfuis alors ils se sont mis à nous courir après en passant par l'extérieur du bar (inutilement puisqu'on était dans une impasse). Quand ils ont enfin compris leur connerie ils se sont ramenés à 5 ou 6 (enfin c'est ce qu'on voyait de cette petite cour surnommée "clapier") gazeuses prêtes à être à nouveau utilisées sur un groupe de gens en larmes demandant seulement qu'on les laisse tranquilles histoire de respirer.
Un regard méprisant, et un sentiment d'humiliation qui naît forcément instantanément. Finalement ils nous disent seulement de sortir mais bon il faut bien qu'ils en rajoutent, alors ils nous poussent comme du bétail et nous agrippent comme si on était des dangereux tueurs ! Une amie qui est tombée pendant la panique saigne à mort du genou et boîte. Un flic la pousse violemment pour qu'elle avance plus vite !
Finalement arrivés dans la rue on voit toutes ces bagnoles de flics sans trop comprendre ce qui se passe ! Une bonne douzaine apparemment ! Ça paraît hallucinant puisqu'il n'y a eu aucun mouvement de violence de notre part à part quelques joutes verbales ! Un peu plus tard on apprend que quatre personnes se sont faites gazer une deuxième fois alors qu'elles s'étaient réfugiées dans les chiottes ! Pas besoin de faire un dessin quant à la taille que peuvent faire les chiottes !

La réaction de ces flics me paraît tout simplement inhumaine et je ne comprends toujours pas comment ils ont pu en arriver là et quels sont nos torts dans l'histoire ! Faites tourner à mort sérieux ! Ce qui s'est passé hier soir est vraiment grave !"

Ben voilà, on a fait tourner.

Photos associées:

krokro @ 13/02/2009 21:08 (#952)
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