Fouinant dans les bacs d'un disquaire parisien, je suis tombé sur un ep d'Hector et ses Médiators. Je ne connaisais sa musique que par Anti yéyé de Christian Eudeline (Denoël, 2006). Comme souvent c'est dans les marges que réside le "vrai truc" pendant qu'une poignée d'imposteurs se baffre.
Hector est différent. Dès 1962 il porte les cheveux longs, jettez un coup d'oeil à la vidéo pour vous rendre compte du fossé qui existe entre lui et le public. C'est un des premiers freaks français. Fan de Screamin' Jay Hawkins il accorde une place importante à la mise en scéne dans ses spectacles, il arrive sur scène enfermé dans un cercueil, nu dans une baignoire, en chaise à porteur grand siècle, à l'Olympia il introduira un choeur d'animaux avec poules et canards tenus en laisse avec leur micro particulier placé au sol. Hector était un dandy, vétu de queue de pie, de chemises à jabots, coiffé d'un haut de forme et le tout avec un bouchon de bidet autour du cou. Proche du mouvement surréaliste il organise des happenings, ainsi il invite les caméramen de l’ORTF à venir le filmer se faisant cuire un oeuf sur la flamme du soldat inconnu. Avec presque vingt ans d'avance Hector est punk.

Ci dessous les paroles de Je vous déteste, chanson écrite par Jean Yanne et chanté par Hector:

Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
Je vous déteste
Oui, je vous hais
Et d’un seul geste
Et d’un seul geste, je vous balaie

Vous pouvez rire
Pousser des cris
Tout ça n’ m’inspire
Tout ça n’ m’inspire que du mépris

Je vois que vous ne m’aimez pas
Mais je vous le rends bien
Toujours, tout nous séparera
D’ailleurs, j’y compte bien

Car bientôt, moi, je serai roi
Le roi le plus puissant
Vous tremblerez tous devant moi
Vous serez écroulés, humiliés et rampants

Ah ! J’ vous déteste
Ah ! C’ que j’ vous hais
Et d’un seul geste
Et d’un seul geste, je vous balaie

Vous pouvez rire
Pousser des cris
Tout ça n’ m’inspire
Tout ça n’ m’inspire que du mépris

Riez de moi, ça m’est égal
Je suis le plus grand
Vous êtes jaloux, c’est bien normal
Mais un jour pourtant

Un jour, lorsque je serai roi
Le roi le plus puissant
Vous pleurerez, gémirez devant moi
Et moi, plus que jamais
Je crierai en vous voyant

Je vous déteste
Oui, je vous hais
Et d’un seul geste
Et d’un seul geste, je vous balaie, moi
J’ vous déteste
Ah ! Ah ! Que je hais
J’ vous méprise, moi
J’ vous emmerde
J’ veux plus vous voir
Bande de minables
Je préfère partir parce que sinon je vais vous dire des choses méchantes
Bande de minus
Ah ! Je vous hais !